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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 12:06

« Certains pensent qu’on ne peut rien faire contre le poids énorme des malheurs du monde. Pourtant, les plus grands mouvements de l’humanité ont été l’œuvre d’un seul homme ».
C’est tellement vrai. Et la lecture que nous pouvons faire de la délivrance du peuple mauritanien des murs de l’oppression en ce jour mémorable du 3 août 2005 est l’addition d’acte de courage et de foi, de chacun de ces officiers supérieurs de certains de nos corps constitués pris individuellement.

 

 De par leur entreprise, un espoir est né. La question majeure et oh ! combien déterminante, est de savoir : sauront-ils traduire concrètement dans un délai raisonnable cet espoir ?  Il est évident que leur approche est encourageante, et milite en faveur de la concrétisation de cet espoir.

 En effet, contrairement aux chambardements qui intervenaient toujours au lendemain des coups d’Etat précédents, ils ont eu la sagesse de conserver l’existant et d’opter pour des réaménagements progressifs.

 « Comparaison, n’est pas raison » certes, cependant leur démarche ressemble (heureusement d’ailleurs) à la politique sociale évolutive observée au lendemain de l’avènement de notre sainte religion, l’islam. En cela, nous devons adopter un mental positif, car « le subconscient est extrêmement réceptif à tout ce que nous pensons, et il exécute toutes nos idées, bonnes ou mauvaises. Dès lors, nous devons nous départir de ce pessimisme qui colore les commentaires relatifs à la possibilité du changement positif et certain que nous offrent ces libérateurs.

 Il est établi, (philosophiquement parlant), que l’homme, par essence, a peur du nouveau, cette peur, dans notre cas, illustrée par ce pessimisme, est paradoxale (1°) et dans une certaine mesure justifiée (2°).

 

1° En quoi cela est-il paradoxal ?  

Manifestement, les fondements du défunt régime reposaient sur le clientélisme, la corruption, la culture de la médiocrité, la paupérisation, l’oppression, le tribalisme, le régionalisme… en un mot, l’injustice. Dès lors en toute logique, son démantèlement survenu le 3 août 2005 devait nous amener à espérer des lendemains meilleurs, dans un avenir très proche et une fois de plus certain (mentalité positive oblige !). Curieusement et c’est peut-être là l’explication de l’adage pulaar qui dit : « Hay bone ena ngoowte » littéralement on s’habitue même au mal. Nombreux sont ceux qui doutent encore de la certitude du changement positif de la situation inquiétante et chaotique (les mots ne sont pas de trop) que vit notre pays. Le délabrement de l’Etat est certes à son paroxysme, mais cette situation, loin de nous décourager et nous pousser à verser dans un pessimisme, doit nous amener, nous populations longtemps assujetties, à afficher un esprit positif (encore, encore et toujours) et motiver ainsi l’équipe du Conseil Militaire pour La Justice et la Démocratie) pour relever le défi et montrer que leur entreprise n’est pas le fruit d’une improvisation ou, pour reprendre l’autre « le changement sans le changement »

Certains membres de l’équipe salvatrice,rappelons-le, jusqu’à une date fatidique,faisaient parti de cette frange de la population qui réclamait de toute leur force la paix, la quiétude, l’épanouissement,la justice….une vie décente tout simplement ! Leur présence au sein du CMJD est un élément d’appréciation en faveur du sérieux de l’évection de MST. Le CMJD doit s’attaquer dans l’immédiat (lentement- attention au pourrissement de la situation mais sûrement) à la restauration de la confiance, à la réconciliation nationale. Ce serait une erreur grave et monumentale que d’occulter ces questions. Une plaie se soigne.

 L’inscription future de cette transition promise, la pérennisation de la justice et de la démocratie en lettres d’or dans l’une des pages de l’histoire de notre chère patrie, passe nécessairement par le souci premier d’assainir la situation intérieure du pays par la satisfaction de la revendication sociale. Assurer et instaurer une répartition juste et équitable de ce qui nous est commun. Ne pas faire de promesses irréalisables qui inévitablement créeront entre les populations et le CMJD une animosité certaine.

 La promesse faite par le CMJD de respecter les engagements vis-à-vis de la communauté internationale est louable et rassurante. Cette promesse ne doit pas pour autant constituer le principal de leur action au point de reléguer la situation intérieure à l’accessoire. Comme le disait un politologue en politique, « assurer avant et surtout ses bases arrières, pour éviter des trahisons ». Soignons bien évidemment notre image de marque à l’extérieur, mais ne négligeons pas pour autant la branche sur laquelle nous nous trouvons, négligence qui logiquement donnera raison à ceux-là qui doutent encore du sérieux de ce changement.

 

2° Que justifie ce pessimisme par rapport au changement intervenu le 3/8/2005.  

A l’instar de la présence de mains propres au sein du CMJD, d’anciens collaborateurs (pour ne pas parler d’acteurs) du régime défunt y sont également présents. Cette présence entraîne une réserve qui humainement se justifie. Il appartient à ces anciens de rassurer les réservistes – pessimistes par des actes qui plus que tout autres, seront plus éloquents que leurs discours ; ils doivent exercer le pouvoir par une approche de contrainte et non par celle de jouissance.  

 Quelqu’un disait « Les idées c’est comme les chemises, il faut les changer quand elles sont sales ». Prêtons leur ce sentiment : à savoir qu’ils ont compris, « mieux vaut tard que jamais », que le fromage auquel ils étaient habitués est pourri, d’où cette décision de s’en débarrasser pour en rechercher un  autre plus doux et comestible.

 Pour terminer, je rappelle à nos actuels libérateurs, ces quelques enseignements légués par certains compagnons et taabi’ines de notre illustre prophète (PSL)

 

Ø      « Tu ne connais pas la vérité par les hommes, connais la vérité et tu sauras ceux qui la disent » Ali Ibn Abu Taleb

Ø      « Mon point de vue est vrai avec la possibilité qu’il soit faux. Le point de vue de l’autre est faux avec la possibilité qu’il soit vrai »

Ø      « Ne te laisse pas tromper par les larmes de celui qui se fait passer pour lésé, car combien il y a d’injustes qui font semblant de pleurer » Imam Chaféi

Nouakchott, le 06 août 2005

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