Parlons-en sans passion.
Juger, c’est ne pas comprendre. De cette assertion, permettez-moi
d’extérioriser une fois de plus à travers cet écrit, ce sentiment de révolte et d’amertume qui m’habite.
L’optimiste béat que nous affichions majoritairement, au discours mielleux de notre énième condor, nous promettant
monts et merveilles, est entrain de s’étioler au fil des jours. A la suite de certains faits et actes malheureux que lui et son gouvernement d’amateurs nous habituent, inévitablement nous nous
acheminons droit à l’impasse. Les conséquences tragiques de cette impasse, feront voler en éclat la cohésion sociale éphémère et fragile de cette Mauritanie qui se cherche voilà un demi
siècle.
La question que je me pose continuellement est celle de savoir si réellement nos dirigeants se soucient de l’avenir de
ce pays.
Car du retour bâclé de nos compatriotes de leur exil, à leur réimplantation forcée et humiliante (I), en passant par la
réintégration sanction (II) des fonctionnaires et agents de l’éducation (secondaire et fondamental), à la confiscation d’un droit acquis (III) la
suppression à partir de juillet prochain de la convention du logement, sans oublier cette frustrante et injuste indemnité de transport (IV) et pour finir, cette stupide et illégale suspension de
salaire (V), il y a lieu de s’inquiéter et s’attendre à des lendemains inquiétants.
I.
Du retour bâclé, à la réimplantation forcée et humiliante.
C’est un secret de polichinelle, que le retour de nos compatriotes
victimes des déportations de 1989 à 1990, n’est pas voulu et souhaité par les auteurs de ce crime imprescriptible, et qui sont malheureusement encore
de ce monde et occupent des postes de responsabilité à différents segments de la société (administration centrale, territoriale, armée, police, santé, éducation, douane, gendarmerie, commerce,
élevage, pêche, gardiennage, domestique).
Les premiers non-retour du temps de Taya, orchestrés et
parrainés par de véreux politiciens en mal de pouvoir et à la recherche du gain facile, devaient nous édifier sur ceux effectués sous SIDIOCA et
présentement avec MOAAZ et amener les derniers candidats du retour au bercail de s’assurer que tout leur sera restitué.
Au lieu de cela, ils ont été naïfs et crédules. A l’instar de leurs prédécesseurs, ils ont déchanté. Ils bénéficient
cependant de circonstances atténuantes par rapport à cette naïveté et crédulité. La perspective du retour tant souhaité du fond de leurs tripes, de leur âme, avait entraîné chez eux ce qui
faisait dire à l’autre : « Il est des moments dans la vie où ce qui nous arrive, ne nous arrive pas ; la stupeur nous maintient
quelque temps à une certaine distance du fait. Leur nostalgie, leur empressement légitime du reste, de retourner enfin chez eux après tant d’années de souffrance, les avait empêché de
s’entourer de cette règle élémentaire qui consiste à exiger de leurs bourreaux la garantie du rétablissement du statu quo ante.
Sous Taya, celui par lequel le mal originel a été parachevé, pour sortir de l’isolement diplomatique, jettera de la
poudre aux yeux de la communauté internationale avec la complicité du régime chancelant de son voisin du sud, en organisant des retours forcés (suppression de l’aide du HCR) et clandestins (sans la présence des autorités administratives et religieuses, avec interdiction d’organiser des
manifestations de joie). « Revenez sans faire du bruit, motus, et faites-vous tout petit » fut la consigne. Comble de l’injustice, certains revenants furent réinstallés loin de leur
site, sans espace vital, et sont jusqu’à cet instant rejetés par les autochtones et en perpétuel conflit avec ces derniers.
De vulgaires émissaires corrompus, ayant empochés quelques milliers d’ouguiya, supervisèrent ces retours de la honte. A
ce jour, rares parmi ces apatrides sur leur propre territoire, ont recouvré entièrement leurs droits (propriétés, état-civil, civiques etc.)
S’inscrivant en droite ligne de la
logique de MOSAT, SIDIOCA, sous la pression de quelques étoilés de la transition, cerveaux et commanditaires des expropriations et massacres des années de braise, organisa à son tour des retours
dits de la tente, d’un cachot de quatre mètres sur trois mètres devant abriter une famille de trois générations avec pas moins d’une dizaine de
personnes, et de la vache maigre, pour seules mesures d’accompagnement, passant sous silence la question de la restitution juste et non négociable au
revenants de leurs terres, bien meubles et immeubles, volés, spoliés.
SIDIOCA lors de son voyage à Rosso en visitant le site des revenants
peulhs au km 7, ces derniers, tout en lui témoignant leur reconnaissance, n’avaient pas manqué de souligner les conditions dégradantes et humiliantes qu’elles subissaient : promiscuité des
habitations, absence d’école pour leurs progénitures, de terres pour l’agriculture, de structure sanitaire, en un mot des conditions décentes pour un mieux vivre.
Certains intervenants à qui la télévision mauritanienne avait tendu le micro, avaient déclaré être déçus et projetaient
de retourner à leur ancienne terre d’accueil, si elles ne bénéficient pas dans un prochain avenir, de mesures plus humaines et valorisantes.
L’incompréhensible suite à leurs doléances faite par SIDIOCA de retour à Nouakchott, fut de relever de ses fonctions leur porte parole, qui pourtant dans ses différentes interventions lui avait
jeté des fleurs en louant ses actions humaines et en magnifiant sa nature de musulman convaincu. Le pauvre dans l’euphorie, avait vendu la peau de l’ours avant de l’abattre. Il sera affecté
finalement à Nouakchott sans fonction précise et attend toujours une hypothétique promotion. Pourtant après sa déchéance, en vraie bête politique, rompu des méandres de ce milieu qu’il qualifie
lui-même de pourri, il eut le privilège d’être reçu par MOAAZ après les élections présidentielles,de juillet 2009. Qui vit d’espoir ne meurt jamais
de chagrin, courage mon doungourou.
Abreuvant les gens avec son discours de mener une lutte sans merci à l’encontre des différentes formes de remouz,
MOAAZ, suscita un espoir dans les cœurs et les esprits des laissés pour compte, qui virent en ce sauveur providentiel, la possibilité de sortir de l’auberge et d’oublier enfin définitivement leur
calvaire cinquantenaire.
La mystification de ce discours atteignit son paroxysme à la suite de la prière de repentance organisée et tenue au
Gorgol. Cette fois les septiques modérés, crurent sincèrement au sérieux de l’homme et lui apportèrent aide et allégeance. Le doute s’estompa, disparût carrément à l’issu de son élection et au
sortir duquel il écarta des gabegistes notoires, vulgaires, méprisants, ostentatoires, lors de la recomposition de son gouvernement bis.
Alors que tous s’attendaient à un règlement définitif du retour digne et effectif des déportés, pierre d’achoppement de
la réelle stabilité de la Mauritanie, grande fut la déception par rapport aux attentes. En effet, une fois de plus, force est de constater qu’une entente tacite qui ne dit pas son nom ; est que le principe de continuité de la non résolution de ce dossier, est l’unique, l’éternelle et invariable volonté politique.
Il est utile de rappeler , l’une des raisons de cette attitude. Une puissance européenne ayant sa représentation à
Nouakchott, avait en 1989 décidé de subventionner l’agriculture mauritanienne pour une période de 10 ans (de 1989 à 1998). Le sud, majoritairement habité par les ethnies harratine, ouolof,
soninké, puular et qui par ailleurs étaient les propriétaires depuis des temps immémoriaux des terres cultivables, allaient à cet effet, être les principaux bénéficiaires et remporter ainsi la
palme et s’affranchir du joug économique institutionnalisé.
Seulement, cette hypothèse n’arrangeait pas nos N’Dorsi,
et une fois de plus leur l’instinct de conservation, cette fameuse fibre identitaire-Arabo-régionalo-tribalo-berbère se mit en branle, et une politique du dépeuplement et de la colonie fut programmée. Qui l’eût imaginé ? « Le son trop aigu n’est plus perceptible à l’oreille. L’émotion trop aiguë n’est plus
perceptible à l’intelligence. Comme quoi, il y a une limite pour comprendre comme pour entendre ».
Une mission secrète de recensement des terres fut diligentée au sud particulièrement dans les régions du Brakna, du
Gorgol et du Trarza. Un message chiffré fut envoyé à toutes les autorités (administratives, sécuritaires avec la complicité de certains notables et responsables politiques locaux réduits en de
vils délateurs et/ou agents des R.G d’apporter une aide inconditionnelle et sans réserve pour la réussite de cette mascarade.
Ne se limitant pas au simple recensement des terres cultivables , des
ordres furent donnés de vider ces localités de leurs populations, une vraie épuration ethnique ; « vidange » qui entraîna des
radiations arbitraires à tous les niveaux de l’appareil étatique, à l’encontre de plusieurs agents et fonctionnaires.
Récemment, par arrêté n° 025 du 17 janvier 2010 du Ministère de la Fonction Publique et du Travail, un nombre dérisoire
de 98 éléments de l’éducation (74 du fondamental et 24 du secondaire) a été réintégré. Cette réintégration, a pris effet le 15 octobre 2009.
Ces derniers, sont une fois plus victimes des agissements malveillants du sectarisme de quelques Hameth
et sont pour la majorité, affectés dans des zones inhospitalières, et désertées par leurs propres habitants.
II. La réintégration sanction.
De la manière d’agir, se projette la façon d’être. La réintégration de nos malheureux élus de l’éducation, vient de mettre à nu une fois de plus, le vrai visage de ces inconditionnels du casser le
« kwar ».
Longtemps après avoir rechigné pour exécuter cette volonté politique affichée, de réparer le tord causé à leurs
compatriotes afro mauritaniens kwar, nos tontons macoutes ne s’avouent pas vaincus et font de la résistance en cherchant un prétexte pour remettre en
cause cette réintégration.
La logique, le bon sens, ou tout simplement l’humanisme, commande à ce qu’une attention particulière soit accordée à
ces revenants après une si longue errance, après tant d’années de frustration, de privation, de nostalgie. Mais que remarque-t-on ? Le mépris,
l’indifférence, l’incitation à la révolte, au refus, à l’abandon, au boycotte.
Ils étaient vingt quatre, ceux concernés par la réintégration au niveau de l’enseignement secondaire. Six parmi eux ne
figurent pas sur la note de service n° 688 du 14 février 2010 signée par le SG du MESS relative à leur nouveau lieu d’affectation (je présume qu’ils
ont fait valoir leurs droits à la retraite). Curieusement, tous les dix huit restants, ont été balancés hors de Nouakchott.
A la même période, comme pour narguer les kwar,une note de service portant le n° 689 du 14 février 2010 signée du SG du
même département relative à la nomination de conseillers pédagogiques au nombre de quatre (4)
et de quarante cinq (45) chefs d’établissement dans des Collèges et Lycées, ne compte qu’un seul (1) afro mauritanien kwar en la personne de Anne Djibril précédemment Directeur des études au Lycée
de Boghé parachuté au… Collège de Tiiiiiiiichiiiiiit !!!!!!!! Là-bas, à la fin fond de la wilaya du Tagant.
Pour la petite histoire, le poste de C.E au collège de Tichit était proposé à un N’Dorsi qui a décliné
l’offre et est actuellement en service dans un lycée de Nouakchott en qualité de Directeur des études. Qui dit mieux ?!
Et nos malheureux corvéables du fondamental, ont-ils échappé au traquenard ? Ils sont comme mentionné plus haut au
nombre de 74 répartis comme suit :
01 chauffeur auxiliaire
O2 moniteurs enseignants
09 instituteurs adjoints dont 3 instituteurs auxiliaires
62 instituteurs.
Hormis deux parmi eux qui ne figurent pas sur la note de service n° 54
du 15 février 2010 (allez savoir pourquoi), à l’instar de leurs collègues du secondaire, ils ont tous été affectés à
l’intérieur, sauf 07 mis à la disposition de la DREN 1 de Nouakchott, les soixante cinq autres légionnaires reçoivent les affectations au niveaux des régions
suivantes :
23 au Hodh Charghi (francisants)
09 au Hodh Gharbi (francisants)
08 en Assaba (francisants)
05 au Gorgol (arabisants)
02 au Brakna (francisants)
17 au Trarza (francisants sauf 1arabisant)
01 au Tiris Zemmour (francisant)
De ce redéploiement de soixante douze instituteurs, six sont des arabisants, et les soixante six autres des
francisants, selon les indications de la note de service.
Cependant, à y regarder de prêt, plusieurs anomalies émaillent celle-ci :
ü
Le matricule 18600 R n’appartient plus à Diop Daouda. Celui-ci a été ré attribué au niveau de la solde à
une autre personne (dans quelles conditions ? Pour quelle raison ? Par qui ? ).
ü
Le matricule de N’Diaye Mamadou Yéro, n’est pas conforme avec celui porté sur la note de service de réintégration (35798 K au lieu de 35598 K)
ü
Tous les enseignants envoyés en Assaba, (pour ne citer que ceux-là) ne sont pas des francisants.
Ces quelques anomalies, sont une preuve manifeste de la mauvaise foi qui avait motivé les auteurs de cet acte, et met
au grand jour leur attitude raciste.
Il y a lieu également de souligner, que ces enseignants (professeurs et
instituteurs) sont jetés en pâture à cette horde d’inspecteurs chasseurs de primes, plus enclins à chercher la petite bête chez leurs collègues.
A dessein, il n’a pas été tenu compte de leur déphasage par rapport à la nouvelle réforme intervenue en avril 1999, qui
instaure dans le système éducatif mauritanien, la méthode dite de l’Approche Par les Compétences (APC).
Cette énigmatique Approche par les compétences ou comme je le disais ailleurs Abêtissement Poussé de Cancres, a été
malheureusement introduite, adoptée et pilotée dans notre pays par des apprentis sorciers de
l’éducation.
Nos importateurs de l’APC et ceux chargés de sa vulgarisation et de son application (les formateurs en APC cooptés
essentiellement en fonction de leur appartenance tribale ou politique et ces inspecteurs chasseurs de primes en l’occurrence) ont tous un dénominateur commun : celui de briller par leur
ignorance, de la non assimilation et de l’absence de maîtrise des notions et concepts de base. Ils font les grandes gueules et cherchent à mystifier
leur interlocuteur par la répétition mécanique des notions et concepts tels O.I.T, compétence, situation, intégration, évaluation etc.
L’équité, la justice, l’égalité des chances, est que nos réintégrés devaient subir un recyclage pour s’imprégner des
rudiments de cette APC, avant d’être réinjectés dans le circuit et qui leur donnerait des chances, d’être plus opérationnels et efficients dans leur travail.
Très sincèrement, si et seulement si, avant de prendre cette mesure, ces tontons duvaliéristes avaient pris soin
d’étudier cas par cas, la situation sociale de ces revenants, ils allaient découvrir que bon nombre parmi eux, en plus du poids de l’âge et des
vicissitudes de la vie, avaient été affectés physiquement et moralement par cette épreuve.
Mais au lieu de cela, les voilà qui s’illustrent (comme d’habitude) par ce rejet de l’autre, en rappelant à nos martyrs
à travers cette décision inhumaine, ce souvenir douloureux de la hantise de l’incertitude et de la précarité durant leur traversée du désert ou de l’enfer pour certains.
Une chose est sûre. Leur projet est voué à l’échec, et un de leurs plus grands malheurs (en guise de châtiment ici-bas)
est de devoir vous accepter, vous accompagner, même si cela ne les convient
pas. : « Rien n’est plus pénible à l’homme qu’un ennemi dont il ne peut se
séparer »
Sans verser dans un pessimisme obscur, le fait de remettre en cause, la prise en charge du logis essentiellement dans
les capitales régionales au profit des fonctionnaires et agents, par l’Etat, est un recul sans précédent quant à l’équilibre et au bien être social,
pire, une atteinte flagrante au principe du droit acquis.
III. Confiscation d’un droit
acquis.
Le fait que certains fonctionnaires et agents publics, bénéficient des avantages de la convention du logement, remonte
à notre accession à la souveraineté nationale. Les initiateurs de cet avantage, (de ce droit), à ne pas en douter, avaient mesuré l’effet bénéfique
de cette décision, comparativement à la modicité des rémunérations du personnel de la fonction publique.
Nous sommes actuellement (en dehors bien évidemment, de nos ministres, Directeurs centraux, députés et sénateurs sans
oublier nos étoilés) l’un des pays de la sous région les moins rémunérés, avec des salaires de misère (public et privé confondus). S’y ajoute une spéculation séculaire du foncier, où, ce sont les
mêmes qui bénéficient toujours des attributions à chaque lotissement dans les différentes moughataa de la willaya de Nouakchott et dans les autres wilaya.
Les raisons invoquées par nos pouvoirs publics pour la suppression de cette avantage, sont simplistes (a),
disproportionnées (b) et inopportunes (c).
a) Simplisme de la
décision.
Environs trois milles agents et fonctionnaires sur trente sept mille soit 8,10%, bénéficient de la prise par l’Etat du
logement selon le Premier ministre, lors de sa conférence de presse en date du 5 mars 2010. Où est le problème au regard de ce chiffre ?
Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’octroi de ces conventions est sujet à contestation, suite à leur caractère
ségrégationniste et arbitraire. C’est de notoriété publique que ces conventions s’opèrent dans des conditions de magouille qui dépasse l’entendement et la morale.
En effet, les conventions fictives, à savoir celles concernant des
terrains nus, des taux exorbitants sans commune mesure avec le statut du bénéficiaire ou des caractéristiques du local, sont à la base de cette
pratique longtemps connue et cautionnée par nos gouvernants, dont plusieurs sont en fait les auteurs au profit de leurs parents et connaissances à défaut d’en être les
bénéficiaires.
Les membres de la commission, qui étaient chargés de faire l’étude sur la nécessité, ou non, du maintien de la
convention, ont fait preuve d’amateurisme et de précipitation. Loin de les grandir, cette légèreté ternira leur image, leur collera à la peau pour la postérité, et inscrit dans le récit des
moments sombres de notre histoire. Leur manque de vision et de prédisposition dans la recherche de la
satisfaction du plus grand nombre, nous a conduit malheureusement à cette suppression disproportionnée.
b) Une suppression
disproportionnée.
La mesure d’accompagnement à l’endroit de ceux qui occupaient les blocs, à savoir la remise d’un chèque d’un montant de
deux millions d’ouguiya, plus la remise d’une lettre d’attribution pour l’octroi d’un terrain à chacun de nos déguerpis, est une jurisprudence qui, pour éviter la pratique du « deux poids
deux mesures », devait inspirer nos ‘‘cogniticiens’’ par défaut.
J’estime que les dés ont été pipés dès le départ par la désignation et la
composition de cette commission. Car une question si importante, devait en principe être débattue au niveau de l’assemblée nationale par ceux-là mêmes qui, traditionnellement sont chargés de
défendre l’intérêt des citoyens.
MOAAZ, nous avait promis « chose promise, chose due » des
lendemains meilleurs une fois aux commandes, par l’instaurant d’une politique sociale, nous garantissant l’amélioration substantielle de nos conditions de vie déplorables, qui nous ont toujours
maintenu dans cette situation d’éternels et misérables indigents. Dés lors, est-il raisonnable de nous priver de cette assurance qui consiste à mettre nos familles à l’abri du calvaire de la
location, compte tenu de l’insignifiance de nos revenus ? D’ou la question suivante : Ce projet de suppression du logement est-il opportun ?
c) Inopportunité
de la suppression du droit au logement.
Il est vrai que la crise mondiale actuelle, concerne tous les pays. Le marasme économique entraîne la prise de mesures
parfois impopulaires.
Cependant, à défaut « du grive à manger que tu nous avais promis, laisse
nous au moins nos merles » auxquelles nous étions habitués. Autrement dit, ta décision relative à la suppression du droit au logis, par le remplacement d’une indemnité suivant la
catégorie, le grade et/ou la fonction du fonctionnaire ou de l’agent, sera inévitablement en deçà des prix exigés par les propriétaires de maisons,
et les fâcheuses conséquences sociales de cette mesure, peuvent entraîner une instabilité sociale, et te conduire à vivre dans les jours, les mois à avenir, des nuits d’insomnie et de
cauchemar.
De deux choses, l’une :
1) ou ton Premier Ministre et par extension les membres de son équipe gouvernemental t’induisent volontairement et insidieusement en
erreur,
2) ou c’est parce que tu n’acceptes aucun conseil, et ne consulte aucun d’eux dans tes intentions de faire telle ou telle
chose.
Si la dernière hypothèse te caractérise, tu t’inscris en faux par rapport aux prescriptions de notre sainte religion.
En effet, Dieu le Tout Puissant, avait exigé de son illustre prophète Mohamed (PSL) de consulter le plus souvent ses compagnons avant la prise de toute décision.
Le fait de te rappeler ce qui précède, résulte de cette malheureuse décision (encore une) relative à l’attribution de
l’indemnité du transport à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat.
IV. Une indemnité frustrante et
injuste.
Indéniablement, c’est une mesure salutaire. Mais ce qui est curieux, c’est qu’elle suscite et instaure un
mécontentement quasi général qui devait naturellement amener nos gouvernants à revoir leur copie, en organisant des discussions et de contre propositions pour espérer aboutir à une situation
sociale apaisée. Un penseur occidental disait à peu près ceci : « Discuter d’une chose avant de prendre une décision, vaut mieux que prendre la
décision d’une chose, sans en discuter au préalable»
Aux termes de l’article 2 du décret 2010-033 du 29 février 2010,
« …l’indemnité de transport est fonction de la fonction occupée, de l’indice pour les titulaires, ou de l’emploi et de l’ échelon pour les auxiliaires ».
Qu’est-ce qu’un titulaire ? Qu’est-ce qu’un auxiliaire ?
Selon le Petit Larousse :
Ø
Titulaire = adjectif et nom, qui occupe un poste pour lequel il a été choisi ou nommé.
Ø
Auxiliaire = nom ,
1. Personne, chose qui fournit une aide, momentanément ou accessoirement. 2. Personne
recrutée pour un emploi à titre provisoire.
Je vous laisse le soin au passage, de constater l’inadéquation de cette appellation par rapport à la réalité de cette
catégorie d’agent de l’Etat. Vivement la refonte et l’harmonisation de notre Fonction Publique, encore régie par des textes d’avant l’indépendance !!!
C’est ici en fait, que prennent leur source, la frustration et l’injustice soulignées.
Prenons au hasard, l’exemple de cette indemnité au profit de certaines personnes de l’éducation et particulièrement
celles du secondaire. Les fonctions de directeur, (chef d’établissement) directeur des études, surveillant général et celui d’économe, procèdent toutes d’un choix ou d’une nomination (absurdité de la liaison fonction occupée - indice : titulaire ; et emploi - échelon : auxiliaire. ANNEXE I-A & ANNEXE I-
B) .
C’est à juste raison que nous nous permettons donc, d’exiger de nos cogniticiens, de porter à notre connaissance, les critères retenus pour faire une telle distribution.
Est-il besoin de rappeler à ces derniers, que le lieu d’affectation (collège et lycée dans notre exemple) n’a aucune
importance, aucune incidence sur les compétence, l’ampleur du travail et le rendement de celui qui y exerce.
L’indemnité de transport accordée à ceux - Directeur, directeur des études qui ont la chance (généralement sans mérite
ni compétence, mais suite à des nominations de complaisance le plus souvent malheureusement) d’exercer dans un lycée ne correspond à rien du tout.
Une études plus sérieuse, avec l’avis et la collaboration des intéressés, aurait fait ressortir que les ressources
humaines aux commandes dans les collèges et le travail abattu en leur sein, n’est nullement moins valorisant, moins important, de ce qui se passe au sein des lycées. Les structures pédagogiques
et les sections dans les collèges, sont le plus souvent plus importantes.
Le personnel pléthorique dans les lycées, directeurs des études, surveillants généraux, surveillants (de vraies
planques pour d’éternels malades, émigrés, recommandations d’une personnalité, haut placée, vendeurs de cartes de recharges téléphoniques auprès des différents opérateurs de la place,
propriétaires de kiosques de vente de cassettes audio-visuel, vendeurs de véhicules, etc. etc.) qui se permettent le luxe de se présenter une seule
fois dans la semaine, le mois, voire l’année ; le temps de s’informer ou d’informer suivant le rituel de l’incontournable et malsain chitaari.
« La curiosité doit toujours être proportionnée au mieux. A écouter, on risque l’oreille, à guetter on risque l’œil. Ne rien entendre, et ne rien
voir est prudent ». Victor Hugo.
Par contre dans les collèges, (de proximité dans leur majorité) le personnel d’encadrement est généralement
déficitaire, obligeant le chef d’établissement, les directeurs des études et les surveillants généraux, d’être présents au minimum trois jours dans la semaine, parfois
quatre.
Non franchement, il n’est pas exagéré de dire que cette attribution de l’indemnité de transport a été faite dans une
injustice la plus totale, quoique comme je le souligne plus haut, l’esprit soit louable.
Nos cogniticiens n’ont pas pris le temps d’analyser les conséquences de leur décision, ils ont été à l’écart de
l’information juste, adéquate. Ils ont fait preuve d’improvisation et de précipitation qui les a conduit immanquablement à cet échec.
Une précision de taille sans hypocrisie de ma part. Je ne doute pas, et
encore moins ne remets en cause un seul instant, la sincérité, la valeur morale et intellectuelle de
certains membres de cette commission.
Cependant, je leur rappelle sans fausse modestie, qu’un homme de caractère doué d’imagination et de bon sens fait
preuve parfois de plus de perspicacité qu’un expert cuirassé de certitudes.
Le fait de conclure, que ce sont ces certitudes qui probablement ont
conduit à cette suspension stupide et illégale est plausible.
V. Stupide et illégale
suspension
La confiance n’exclue pas le contrôle. Notre Ministre de la Fonction Publique et du Travail a été victime de l’excès de
confiance qu’elle avait placé en ces collaborateurs et subalternes.
Et pourtant, elle devait se douter, dès l’entame de la procédure de réintégration de nos martyres de l’éducation, que des peaux de banane ne manqueraient pas d’être glissées sous les pieds, pour
qu’elle trébuche, dans le seul but de la discréditer.
Il faut également noter, que le choix des jeunes diplômes chômeurs recrutés pour la circonstance, afin d’effectuer le
travail de recensement et de validation des fonctionnaires et agents de l’Etat, n’a pas été fait dans les règles de l’art.
Le syndrome de la parenté et du favoritisme a largement été à la base de
ce contrat. Il fallait à l’instar de ce qui s’était passé avec la création du fichier de l’Etat-civil, faire bénéficier à ses proches parents et
quelques rares connaissances, analphabètes et incultes, des avantages de cette mane financière.
Une fois de plus, je ne peux pas m’empêcher de me poser la question de savoir si réellement l’esprit d’équipe et de
complémentarité prévaut au sein du gouvernement de notre Dr. Où si lui et ses ministres ont des coudées
franches : en d’autres termes, ont-ils la latitude de prendre des initiatives ou de donner leurs avis sur telle ou telle question ?
A la réception du travail effectué par nos diplômés chômeurs, madame la ministre de la Fonction Publique et du Travail
devait s’inquiéter de nombre exorbitant de fonctionnaires et agents fictifs débusqués et s’assurer que celui-ci n’est pas erroné.
Les fuites observées bien avant la fin de ce travail, étaient l’œuvre des auteurs de cette fraude au sein la fonction
publique et de leurs complices au niveau des ministères utilisateurs. Cette ‘‘rumeur- fuite’’, était un leurre pour camoufler leur forfait et détourner ainsi l’attention des gens sur les réels
fraudeurs et bénéficiaires.
Pour donner du crédit et de la vraisemblance à leur plan, ils pousseront leur ignominie jusqu’à faire figurer sur la
liste des personnes fictives d’honnêtes et irréprochables fonctionnaires et agents, dont le sérieux, l’assiduité et la compétence sont connus de tous.
Ce que je reproche à notre ministre et à travers elle l’ensemble des membres du gouvernement, c’est le laxisme et la
banalisation qu’ils ont affichés face au problème. Avant d’envoyer cette fameuse liste au niveau du budget pour la suspension des salaires (sur ordre nous dit-on de MOAAZ) la prudence et la
concertation devaient animer notre équipe gouvernementale.
Il fallait donner au temps, le temps, et s’assurer de la véracité et du sérieux de ce travail par le renvoi au niveau
de chaque ministère de la liste des personnes déclarées fictives au sein de leur personnel. Médecin après la mort, cette mesure sera faite bien après la suspension abusive et illégale, dont sont
encore victimes certains fonctionnaires et agents.
La procédure légale, avant de suspendre les salaires, était de passer auparavant un communiqué de mise en demeure à
travers les média (AMI TVM, RM), demandant aux intéressés de se présenter dans un délai de soixante douze heures à leur lieu de travail.
Chers compatriotes, mon plaidoyer a certainement été trop/très long. Mon objectif, et je le répète encore (la
répétition est pédagogique) est cette recherche d’un consensus pour une cohabitation saine, équitable, juste. La coupe est pleine, évitons qu’elle se déverse
malencontreusement.
Je ne terminerai pas mon ‘‘déluge’’ sans exiger que tous ceux qui ont été suspendus à tord, se pourvoient en justice et
exigent de l’Etat la réparation du préjudice moral et matériel.
Nouakchott, mars 2010